Interêt du site
La vallée, aujourd’hui sèche, a été façonnée au cours de la dernière glaciation. Léger creux qui serpente dans le plateau calcaire de Petite Beauce, elle a une exceptionnelle longueur. Sa partie aval est située dans la Réserve naturelle nationale des Vallées de la Grand-Pierre et de Vitain. La réserve présente une mosaïque d’habitats ; parmi ceux-là, les pelouses calcicoles occupent une place cardinale. Une nécropole protohistorique apporte un intérêt archéologique supplémentaire.
La vallée sèche de la Grand-Pierre dans son environnement géologique
La vallée est creusée dans le Calcaire de Beauce, formation lacustre datée Aquitanien (- 23 à - 20,5 millions d’années). La roche, comme tout calcaire, est abondamment fissurée et fracturée. La vallée marque en surface un important réseau karstique souterrain développé dans le Calcaire de Beauce. Les couches argileuses de l’ « éocène détritique » et de l’Argile à silex retiennent l’eau souterraine renfermée dans les cavités du karst. La Cisse draine localement la nappe.
Les cycles "glaciaire-interglaciaire" ont été déterminants dans la formation des vallées du plateau calcaire de Beauce. Pendant les glaciations, au Pléistocène, d’importantes masses d’eau liquide ont été libérées pendant les périodes de dégel saisonnier et la déglaciation post-glaciaire (Tardiglaciaire). Drainées suivant des axes préférentiels, elles ont incisé le plateau, puis creusé les vallées par érosion mécanique et érosion chimique.
Le façonnement du réseau hydrographique s’est principalement effectué pendant la dernière glaciation. La région, alors située en périphérie de la calotte glaciaire, était dans un environnement qualifié de périglaciaire, sous un climat périglaciaire.
L’assèchement de la vallée est contemporain du réchauffement climatique marquant le début de l'Interglaciaire actuel. Aujourd’hui, à l'Holocène, l’eau de pluie s’infiltre dans le calcaire et s’y accumule.
Subsistent ainsi des vallées sèches caractéristiques du modelé de la Beauce. La vallée de la Grand-Pierre, autrefois occupée par le « Ruisseau de la Grand-Pierre », en est un exemple remarquable.