Interêt du site
La superposition des formations du Crétacé supérieur à l’éocène inférieur est facilement compréhensible dans cette partie de la vallée du Loir. De plus, le Tuffeau du Turonien présente des dépôts associés à des tempêtes.
Figure sédimentaire : A : mur d’escalade, partie sud (voies 13-14) ; Traits blancs : surfaces concaves d’érosion. B : agrandissement. k : cavité karstique. ng : niveau grossier, très riches en débris de serpules. nf : niveau fin. Des lits obliques témoignent de l’existence de dunes sous-marines. L’alternance de niveaux grossiers et fins suggèrent des tempêtes. Dans la cas de l’hypothèse « tempête », deux niveaux consécutifs (ng, nf) constituent une tempestite. Certains niveaux sont bioturbés.
La roche.Composée de bioclastes calcaires (débris de coquilles de Lamellibranches, de squelettes de colonies de Bryozoaires, tubes de Serpules…) et d’une matrice calcaire et siliceuse, la formation Craie blanche présente le faciès Calcaire de Sasnières. Celui-ci n’est pas une vraie craie, c’est un calcaire détritique et chimique comparable au tuffeau. Des grains de glauconie et de calcite (calcaire recristallisé) sont observables à la loupe. La roche renferme également des silex pouvant inclure des macrofossiles. Ce calcaire détritique est un dépôt marin de faible profondeur. Quelques strates à litage oblique, indicatrices de l’existence de courants, sont observables ainsi que des niveaux grossiers d’accumulation de coquilles. Cela suggère un dépôt de type tempestite.
Le contenu en microfossiles (Foraminifères) a permis d’attribuer un âge Campanien (Sénonien supérieur) à ce calcaire détritique. Il est considéré comme un équivalent latéral de la Craie blanche à silex aussi appelée Craie de Blois (voir Grotte et Fontaine d’Orchaise).
Formation résiduelle à silex.
Dans cet ancien point d’extraction peu spectaculaire, la formation Argile à silex est facilement accessible. Elle est composée de silex très abondants, souvent jointifs, dans une matrice d’argile blanche parfois sableuse. La roche est issue de l’altération par décarbonatation du calcaire de Sasnières sous-jacent. Cette décarbonatation s’est produite, sous un climat chaud, après le retrait de la mer à la fin du Crétacé et s’est poursuivie jusqu’à l’éocène inférieur, pendant près de 20 millions d’années.
Certains silex correspondent à des fossiles d’éponges. La couleur rouge des argiles résulte de l’oxydation des oxydes de fer qu’elles renferment. La matrice argileuse permet la cohésion de l’ensemble et assure l’imperméabilité de la couche.
Les fossiles hérités des silex de la craie sénonienne ne sont pas rares dans l’argile silex.
Gros blocs de conglomérats, « éocène détritique » dans le vallon à l’Ouest de la D62.
Ces blocs de conglomérats siliceux (« perrons ») à silex plus ou moins roulés, ou de grès siliceux sans silex (appelés « grès lustrés » car brillants sur une cassure fraîche) proviennent du démantèlement de la couche « éocène détritique » probablement lors de l’incision du vallon pendant la dernière glaciation au Pléistocène. Cette couche est le premier dépôt attribué au Cénozoïque (Tertiaire) ; elle est estimée éocène inférieur car recouverte, en d’autres points du Bassin parisien, par des sédiments lacustres attribuables à l’éocène moyen.