Interêt du site
Cette ancienne sablière expose la formation des Sables et argiles de Sologne ravinée par des alluvions anciennes attribuées à la plus haute terrasse de la Loire ou à une « pré-Loire » ; en cela, elle est exceptionnelle. De plus, le sol à tendance podzolique, installé sur cette roche-mère riche en silice et filtrante, supporte une lande sèche à bruyères (Callune commune et Bruyère cendrée) enrésinée en Pin laricio.
En Sologne, ces alluvions occupent, sous forme de lambeaux alignés Est-Ouest, les hauteurs entre les vallées du Beuvron et du Cosson, de Mont-près-Chambord à Souvigny-en-Sologne. En raison de leur position sommitale, elles sont aussi appelées « Cailloutis culminants ».
En certains points, cette formation renferme des minéraux d’origine volcanique (zircon et quartz de ponce) identiques à ceux des produits des éruptions du Mont-Dore datés Pliocène supérieur (- 3 à - 2 Ma.). Il est admis que les « Cailloutis culminants » et le fleuve qui les a déposés ont le même âge.
Pendant le Pléistocène, les incisions successives du fleuve et de ses affluents, incisions liées aux glaciations, ont déblayé et disposé en terrasse les matériaux de cette nappe d’alluvions. Il en fut de même pour les nappes postérieures.
La discontinuité des affleurements des « Cailloutis culminants », conséquence de l’érosion, rend difficile une reconstitution précise du tracé de ce fleuve préfigurant la Loire.
A l’échelle de la Sologne, les proportions de sables et d’argiles sont extrêmement variables d’un niveau à l’autre. La formation, d’une épaisseur moyenne de 30 à 50 m, est un ensemble complexe de niveaux sableux, argileux et sablo-argileux interstratifiés, disposés en lentilles anastomosées de quelques dizaines de centimètres à quelques mètres de hauteur et de 10 à 100 m de longueur.
Les matériaux de la formation proviennent de l’érosion (désagrégation physique et décomposition chimique) des roches granitiques et métamorphiques du Massif central et ont été transportés par une « paléo-Loire », et peut-être un « paléo-Cher », jusqu’à la dépression solognote. L’étendue de la zone d’épandage (Forêt d’Orléans, Sologne centrale et Sologne occidentale…) conduit à imaginer un delta intérieur comparable à celui du Niger actuel, delta dans lequel les matériaux déversés ont été repris par les crues et transportés plus en aval dans des chenaux à géométrie changeante vers l’Ouest en direction de la mer ou vers le Nord en direction de la Manche.
Les Sables et argiles de Sologne ne sont pas datables par biostratigraphie car dépourvus de faune fossile. Superposés aux Marnes et sables de l’Orléanais et du Blésois, formation fluviatile datée Burdigalien à Langhien (- 20 à - 14 millions d’années), ils sont considérés comme Langhien (Miocène moyen) et post-Langhien (Miocène supérieur).
Sables et argiles de Sologne : la roche, ici des sables (grains de moins de 2 mm, constitués pour 75 % de quartz et 25 % de feldspaths) et des silts (grains entre 0,4 et 0,6 mm, constitués de quartz). Sables et silts sont enrobés dans une matrice argileuse. L’état d’oxydation du fer donne des teintes variées. Dans certains endroits de la carrière, un litage oblique, indicateur de courants, est observable.