Interêt du site
Un large méandre du Loir, une plaine alluviale étendue et bordée par des coteaux de craie et d’argile à silex, confèrent à Vendôme un cachet et un charme particuliers. Cette configuration résulte d’une longue histoire commencée il y a près de 80 millions d’années, au Sénonien, histoire qui se poursuit encore aujourd’hui… imperceptiblement.
La forteresse médiévale est située sur un éperon délimité par le petit vallon sec du Faubourg Saint-Lubin et la vallée du Loir. La construction fut édifiée sur la Craie blanche à silex (craie détritique quartzo-micacée d’âge Sénonien) et l’Argile à silex. Cette dernière affleure à la base de la muraille du château. Depuis la table d’orientation du jardin, la vue sur la ville et le panorama sont remarquables. Vers le Nord et le Nord-Est, les plateaux recouverts de leur manteau d’altérites sont facilement repérables. En direction de l’Ouest, la falaise de craie est bien visible sur le même versant Un parcours pédestre empruntant la rampe du château, la D917 et les GR complétera l’appréhension géologique du site. La remontée, ou la descente, par la rue de la Chappe se fait dans le calcaire lacustre à meulières, un des premiers dépôts du "lac de Beauce" estimé d’âge éocène supérieur (Priabonien) à oligocène inférieur (Rupélien).
Situation des points d’intérêt géologiques : panorama vers le Nord,
as : affleurement d’argile à silex, el : éboulis lité. P : parking ; t : troglodyte/cave.
Affleurement d’argile à silex (as) Situé dans deux renfoncements à la base de la muraille du château. Silex en rognons abondants dans une matrice d’argile plastique blanche, marron et verdâtre. Il s’agit d’une formation résiduelle à silex produite par altération continentale de la craie blanche à silex constituant le coteau.
2 Vallon du Faubourg Saint-Lubin : éboulis lité remarquable
Le vallon encaissé, présente sur son flanc est (petit parking au N°60) une succession de niveaux de silex et de fragments de craie blanche à pendages divergents. Cette divergence caractérise un cône d’éboulis. Ce cône, aujourd’hui coupé presque transversalement, est constitué par l’accumulation d’éboulements de la falaise du vallon déstabilisée par les variations de température lors de la dernière glaciation. Cet éboulis lité, est un marqueur de conditions climatiques périglaciaires ; il s’est édifié pendant la dernière glaciation.
Un empilement de matériaux, résultat d’éboulements successifs.
Faubourg Saint-Lubin : éboulis lité (el).
3 panorama des Coutis, 4 tranchée de la rue de la Garde, et sentier GR 335 du Pays Perche vendômois-Vallée du Loir
La formation Argile à silex, renfermant des silex de taille surprenante et des argiles sableuses, est observable sur le côté ouest de la rue de la Garde. Ces roches proviennent de l’altération par décarbonatation de la craie blanche à silex sous-jacente après le retrait de la mer sénonienne, altération continentale qui a commencé il y a près de 70 millions d’années.
Sur le rebord du plateau, près de la table d’orientation, la maison de vigne « tirée du sol » s’intègre remarquablement dans le paysage : pierres d’angle et jambages en craie et tuffeau ; murs édifiés avec des silex, mortier avec sable des alluvions du Loir.
Le sentier du GR offre de jolis points de vue sur la vallée et conduit, près des Fontaines (5), aux sources alimentées par la nappe des calcaires de l’ensemble Turonien - Sénonien. Cette nappe est drainée par le Loir, ses eaux rejoignant celles de la nappe alluviale des alluvions de la rivière. Elle a servi pour l’alimentation en eau potable de la ville. Sur le plateau, le parcours chemine dans les sables et silex de l’ "éocène détritique" ; dans la descente vers les Fontaines, l’Argile à silex puis la Craie blanche sont recoupées.
Tranchée de la rue de la Garde : affleurement de l’Argile à silex, produit d’altération de la craie sénonienne.
