Interêt du site
Site exceptionnel, dépaysant et envoûtant, cette ancienne carrière est le seul point du département où sont aujourd’hui observables les Sables du Perche (Cénomanien) et le roussard, grès ferrugineux exploité jusque dans les années 1950. La diversité des couleurs rappelle celle des ocres à Roussillon dans le Vaucluse.
Disposition géologique.
Les Sables du Perche, partie supérieure de la formation du Cénomanien, affleurent sur les versants des vallées et dans la région de Sargé-sur-Braye à la faveur d’un bombement, l’anticlinal de Cormenon (village situé au Nord de la carte).
Le bombement anticlinal, bien que modeste, ainsi que l’enlèvement par érosion de l’Argile à silex expliquent l’affleurement des sables cénomaniens ainsi que l’altitude de la carrière (140 m). Les Marnes de Bouffry et les Sables du Maine n’affleurent pas ici mais ont été observés dans divers forages proches.
Les grès se sont formés à partir des sables déposés, des millions d’années plus tard, après le retrait définitif de la mer. Au début de l’ère Tertiaire, à l’éocène, le climat de la région est alors tropical avec saison sèche-saison humide alternantes. En période humide, les eaux d’origine météorique dissolvent de la silice des sables. En période sèche, les eaux chargées en silice dissoute remontent vers la surface et s’évaporent ; la silice précipite alors dans la partie sommitale et lie les grains du sable déterminant la formation du grès composant les bancs et les niveaux compacts. L’oxydation prononcée du fer en surface explique la couleur particulière du roussard.
Les sols développés sur les Sables du Perche et les bancs de grés Roussard supportent une végétation, ligneuse et herbacée, typique de milieu acide et filtrant : boisement de Châtaignier (Castanea sativa), Pin maritime (Pinus pinaster), Bouleau verruqueux (Betula pendula) ; lande à bruyères avec Bruyère cendrée (Erica cinerea), Callune (Calluna vulgaris), Ajonc d’Europe (Ulex europaeus), Genêt à balai (Cytisus scoparius).
Le cortège herbacé est d’une diversité remarquable : Digitale pourpre (Digitalis purpurea), Petite oseille (Rumex acetosella), Germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), Véronique des montagnes (Veronica montana), Teesdalie à tige nue (Teesdalia nudicaulis), mousses, lichens…
A signaler la Jasione des montagnes belle campanulacée aux fleurs bleues, rare dans la région, et, rareté pour le Perche, l’Hélianthème à gouttes (Xolantha guttata ou Helianthemum guttatum), espèce commune en Sologne sur les sables secs et acides.